Assis dans un vaisseau de fer, je m’apprête à traverser le passage. Nous sommes des centaines de milliers chaque jour à le franchir à plus de 300km/h. Passage des champs et des chevreuils vers une cité de pierre, de métal et de verre. sans transition bien sur.
De ce passage de l’être à l’agitation il n’y a pas de frontières, du silence et de la contemplation à l’énergie du bouillonnement.
Comme deux parties de nous qui se considèrent d’un œil étrange(r), sans jamais se mêler.
En avance sur la météo je visualise ce qui sera dans quelques heures le temps là bas.
Le passage qui aurait pu se faire en douceur est au contraire extrême pour provoquer la dissociation, graffiti chaos vendetta, qui ne représente que partiellement et sous son pire profile la capitale de l’amour. En est il toujours ainsi avec la surface des choses ? Exagèrent-on nos pires aspects de prime abord par peur de décevoir ou d’attirer ?
Les hélices tournent au rythme du vent, générant des kilowatts à tire-larigot. L’agitation coûte, la nature, elle, se suffit.
Ce soir je reprendrai le portail et retrouverai vos sourires. Il me tarde, ou du moins il tarde à cette partie de moi. Il disait hier « aimer ou travailler », heureusement l’amour est encore plus fort en moi et aucun vaisseau de fer ne l’éteindra,
Bien pauvre doit être celui qui doit choisir entre aimer et travailler. Il faudra peut-être descendre du vaisseau du faire pour ne pas voir, et prendre celui de fer au risque de retrouver cet autre toi. Sans toit ni carapace pour le protéger. À ciel et à cœur ouvert, dans une boîte de conserve lancée à 300km/h.
Oh, un chevreuil, tout près. Je vous laisse mon cœur m’abandonne pour laisser battre l’autre. Le passage est proche désormais.
La journée devrait être belle.
Comment
[…] Pour le moment, le matin, les couleurs sont un peu folles, le passage a laissé ses marques. […]