Il tourne, le monde. Les vertiges sont revenus, vestiges d’un avant que j’aurais préféré oublier. Heureusement les gros projets du moment (le déménagement principalement) sont sur le point de se concrétiser. On pourra passer à la suite et profiter.
Lorsque tout s’effondre autour de nous, que tout s’emballe et s’accélère, la tendance naturelle est de suivre la cadence et le mouvement de masse. J’avais déjà pu observer ça dans les métros parisiens, le matin. Les gens courent, se dépêchent, sans raison réelle, juste parce que tout le monde fait. Et lorsqu’on prend le temps de s’arrêter pour étudier le phénomène, on sort de la transe commune et on devient différent. On accepte de ralentir. On accepte de se poser.
Lorsque le monde autour de nous tourne en rond, peut-on filer droit, tracer quelqu’autre chemin et suivre le fil du soi ?
Le monde de la photo et le monde de l’art en général sont en train d’évoluer, comme tous le reste, à la vitesse des avancées technologiques. Toujours plus petit, toujours plus rapide, toujours plus d’assistance. On fait toujours, parfois mieux, ce qu’on faisait avant, mais en PLUS, toujours plus. Et ça n’en devient pas moins abordable, bien au contraire, mais pourtant les ventes n’ont jamais été aussi hautes. On est plus près à dépenser de l’argent dans des objets de luxe qui perdront rapidement de la valeur que dans les nécessités de base.
Et alors que tout s’accélère, s’automatise, alors que notre mémoire est déportée sur google et que notre intelligence et notre créativité se déporte petit à petit vers des intelligences artificielles, je vous propose de prendre le temps de vous arrêter, et de réfléchir un instant à ce qu’est votre démarche. En tant qu’artiste, ou en tant qu’humain tout simplement.
Alors tant qu’a prendre le taureau par les cornes et à sortir de la transe communément accepté qu’est devenue notre réalité, nous avons le choix. Revenir à l’essence de ce qu’est notre pratique, ou essayer d’être en avance sur notre temps et de toujours avoir la dernière abstraction, si possible avant qu’elle ne devienne abordable par tous et à la mode et communément répandue.
Rajouter ou enlever des abstractions, du moins celles qui ne sont pas consciemment adoptées. Se réapproprier ou non le processus de faire, de créer. En faire un outil de découverte et d’évolution, de l’être humain ou de la technologie.
J’ai toujours aimé le minimalisme même si comme vous je suis surement très amoureux de mon confort. En photo comme pour le reste.
J’ai pris une décision récemment qui remet ce confort en question et qui va dans le seul sens qui m’a toujours intéressé : plus de connexion au sujet, moins d’abstraction, plus d’authenticité. Je ne suis pas très bon en storytelling et j’aimerai le devenir. Améliorer mes noirs et blancs aussi. On verra si j’y arrive. Il faut se donner des objectifs (et répondre aux appels) pour avancer, alors voilà.
Il y aura beaucoup plus de foireux, beaucoup plus de SOOC (sortie directement de l’appareil), je pense. Et des cadrages improbables. Et peut-être des pépites. Et de la tendresse. Beaucoup de tendresse. Et toujours ce “combat” contre la timidité, avec beaucoup de tendresse envers elle aussi, mais qui reste mon projet n°1.
3 Comments
Sympa l’article et les photos aussi
Merciii 🙂
[…] je disais dans l’article précédent, il y a pourtant, pour nous tous, un certain amour du confort que l’on retrouve dans […]