Journal d’un argentiste qui n’en a plus (d’argent) – Episode 1

Comme beaucoup de photographes actuels, j’ai été attiré à cette passion par d’anciennes images, prises avec des appareils énormes et improbables et au rendu unique. Je pense que nos yeux ont appris à lier l’histoire, l’ancien et le précieux à travers une certaine imperfection que l’on retrouve principalement dans la photo argentique.

Alors, comme beaucoup, quand bien même j’ai des appareils dernières générations qui font tout tout seuls et qui sont assistées par de précieuses intelligences artificielles créatrices qui créent pour vous (elles procréeront bientôt aussi pour nous si nous n’y prenons pas garde),il y a toujours cette recherche esthétique, ce lien à la simplicité. De grandes choses sont arrivées, et elles ont été immortalisés par des appareils bien rudimentaires ! Alors, nous pensons peut-être que nous aussi, nous vivrons de grandes choses et que nous pourrons les immortaliser avec le talent des anciens, si nous possédons les mêmes appareils.

Plus simplement, l’argentique, c’est le retour à l’authentique, au simple, et à la maitrise de bout en bout, je dirais à la réappropriation du processus créatif. Un processus que seul l’imperfection de l’organique peut apporter. 

Ce journal a donc pour but de relater mon passage plus ou moins long, plus ou moins réussi, ou qu’en sais-je, à une pratique argentique.

J’ai commencé en début d’année, de façon tout à fait désinvolte en commandant des batteries de rechanges pour mon vieux Pentax Zoom (un point & shoot que j’ai depuis tout jeune offert par mon grand-père je crois).

Je ne l’ai pas utilisé pour autant. 

Puis mon beau père m’a prêté son Nikon FE et ça m’a déjà plus attiré : je retrouvais la priorité à l’ouverture que j’avais avec mes fujis.

J’ai commencé avec une vieille bobine de Tri-X 400 qui était avec l’appareil depuis plus de 20 ans. Et j’ai commencé à shooter, un peu au hasard, en regardant quelques réglages automatiques (après avoir fait toutes les bourdes possible).

Puis j’ai racheté des pellicules. 

Lorsque je suis passé, récemment, chez Leica, j’ai eu cette envie d’investir dans un M6 et un bonne occasion plus tard, j’étais l’heureux détenteur d’un Leica M6 Titan datant de je ne sais quelle année (1992, merci google).

J’ai continué à prendre des photos, d’abord sans le télémètre vu que la pile était HS (mais avec une appli iPhone qui va bien) et puis ensuite avec.

J’ai appris et j’apprends encore la règle du Sunny 16 et j’applique le zone focusing appris avec le M11.

Quelques 5 ou 6 pellicule plus tard, je n’en n’ai toujours emmené aucunes à développer, ou plutôt si, j’ai franchis le pas la semaine dernière. 3 appareils, un automatique, un semi auto et un manuel. 6 pellicules. 100 euros de développement de négatif.

J’ai aussi appris à faire mes propres pellicules. Je me doutais que le scotch (de daube) ne tiendrait pas et j’avais raison. À la 35ème photos et malgré une tonnes de précautions, le scotch à lâché. S’en est suivi une opération à cœur ouvert dans mon manchon de chargement pour réussir à remettre le bout du rouleau dans la bobine. Avec un enfant de 8 mois qui vous prend la tête, c’est pas easy easy…. Je n’ai pas encore emmené cette pellicule, j’attends d’en finir une autre et d’aller chercher mes photos en fin de semaine.

Bref. A l’heure ou j’écris ces quelques lignes, je ne sais pas si j’ai réussi une seule photo de ces 6 derniers mois de photos argentiques….

C’est quand même chers et un peu particulier mais je suis tout excité, et un peu flippé, à l’idée de découvrir l’étendu du massacre. 

L’apprentissage sera peut-être long, et j’ai du mal quand c’est long. On verra si ça tiens dans le temps. Je n’achete pas de quoi développer moi même mes négatifs noir et blanc car j’attends de savoir si j’aime l’expérience de bout en bout. 

La suite au prochain épisode.

PS : ce texte publié aujourd’hui (11/11/2023) a été rédigé il y a 3 mois. Je viens tout juste de recevoir les négatifs de certaines des pellicules dont je parle dedans. Comme vous le savez surement, l’histoire a continué, jusqu’à un certain point et a faillit s’arrêter brutalement récemment. À l’heure actuelle je ne sais toujours pas si je vais continuer ou pas 🤷‍♂️

PS 2 : saviez-vous que argentique venait de l’utilisation d’argent dans les pellicules ? De l’argent, de la chimie… Houlala, pas très écolo tout ça !

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