Je ne savais pas trop quel ton donner à cet article. Il y a quelques mois que je l’ai commencé, plusieurs fois à vrai dire et il n’était pas très positif. Il prenait la forme d’un bilan plutôt critique de ce que j’avais, ou plutôt de tout ce que je n’avais pas encore accompli. Il aurait aussi pu être une sorte de glorification rassurante, une liste de toutes mes plus grandes réussites (du genre : aligner 4 pas, faire la roue et j’en passe). Pas évident de ne pas passer d’un extrême à l’autre, surtout lorsqu’on écrit et qu’inconsciemment j’imagine, on cherche à donner une certaine image de soi. A se rassurer et montrer au monde qu’on n’y est pas venu pour rien.
La vie, au final, dans sa forme la plus simple, simplifiée, et peut-être un peu très réductrice, se sont des listes de cases à cocher, de trucs à faire (en One Shot ou en Repeat suivant la dite chose). J’ai toujours été un peu à côté de la plaque pour tout ça, jamais fais les choses comme il fallait je crois, d’après ce qu’on (je m’inclus dans ce “on”) m’en a dit. Il y a LA liste, celle avec laquelle j’ai le plus de mal, définie par les systèmes avec lesquels on doit interagir, et il y a ma liste, celle que je définis pour moi, où je mets ce que je pense être vraiment important pour moi. Au plus profond de moi je crois qu’il y a aussi une liste de choses qu’on a décidé, avant même de venir au monde, d’accomplir ici-bas (ou ici-haut, ça dépend d’où on part).
Et en réaction à ce qui nous entoure, à ce que nous expérimentons, apprenons etc. nous avons plus de facilité à faire en priorité une liste plutôt qu’une autre. Facilité toute relative, j’en conviens.
Amour/peur, plaisir/souffrance
Je suis persuadé que nous venons sur Terre pour y faire quelque chose de précis et de commun, mais en utilisant un chemin qui est propre à chacun. Pour nous orienter et nous permettre d’évoluer (car toute vie tend à évoluer, sans quoi elle disparaîtrait), la vie utilise les couples plaisir/souffrance, amour/peur déclinés en de nombreuses combinaisons plus ou moins sadiques et/ou rigolotes. Il s’agit d’un outil motivationnel très primitif mais aussi très puissant. Au fur et à mesure qu’on avance dans la vie, soit on progresse, soit on régresse, soit on se constitue des stratégies d’évitement pour ne pas bouger, tout ça pour établir un équilibre supportable de ces combinaisons. Et alors cet outil perd de son efficacité face à nos stratégies. Que ce soit au niveau de la survie, du confort ou de la “réussite”. Cet outil se décline au niveau de chaque systèmes dans lesquels on évolue comme autant d’appels qui surviennent sous diverses formes tout au long de la vie. De plus en plus précis et de plus en plus puissants si on refuse de les entendre.
Je parle de tout cela car je change de décennie. Au cours de ma vie j’ai éprouvé suffisamment (en fait visiblement pas encore assez) de douleur(s) pour devenir empathique et avoir un aperçu de ce qu’elle pouvait être pour les autres. J’ai détesté suffisamment pour comprendre l’importance de l’amour inconditionnel pour tout ce qui est et pense agir au mieux. J’ai pris suffisamment de murs pour savoir qu’ils étaient bien souvent des émanations de mon propre système de pensée. Je n’ai d’ailleurs pas attendu d’avoir 40 ans pour comprendre tout cela mais beaucoup de ces compréhensions sont survenues entre mes 28 et 40 ans.
La leçon la plus importante que j’ai apprise, en partie grâce aux arts martiaux (🕊), aux gros cons (❤️) et à une certaine forme de spiritualité (😇), c’est que tout ce qu’on dit, pense et fait (ceux qu’on fréquente, aussi) et surtout l’intention avec laquelle on le fait influe très grandement sur notre réalité. Transformation, apprentissage, acceptation, (transmission) et harmonisation.
C’est ce que la souffrance m’a appris. C’est ce que la cruauté, le dégout de l’humanité, la mélancolie et la déprime m’ont appris. Je veux mettre de l’amour et de la lumière dans tout ce que je suis et crée. Ça n’est pas ce que j’ai lu, c’est ce que j’ai vécu et appris dans ma chair. Pratiquer l’alchimie pour créer l’alchimie.
Pourtant il aura toujours des listes, toujours des impératifs et il y aura toujours des épreuves, des souffrances, des incompréhensions, je le comprends maintenant et suis près à l’entendre. C’est en partie parce qu’on oublie et qu’il faut réapprendre. Il y a aura toujours des hauts et des bas, toujours des fréquences plus hautes ou plus basses que la nôtre. Il faudra toujours évoluer, changer, transmuter.
Les chemins qu’on emprunte, les personnes qu’on rencontre, les occasions qui se présentent à nous comme autant de voyages initiatiques, comme autant d’appels à s’engager dans des quêtes dont nous sommes le héros et qui nous permettent de nous définir, puis de nous affirmer, et enfin de rayonner de l’intérieur et pourquoi pas d’inspirer. Comprendre notre alignement, notre équilibre, ce qui nous ressource. Comprendre ce qu’on ne veut plus et ce qu’on acceptera plus, aussi.
De 0 à 10 ans, on passe du “tout est moi” à l’apparition de l’individualité. On sait ce qu’on est et on pense que tout est pareil, puis on s’aperçoit que non. Puis (10-20 ans) on passe à “je suis” et devant le besoin impérieux de se définir, on oublie ce qu’on est. Puis (20-30 ans) il faut confronter cet image qu’on s’est construite avec le monde et s’intégrer, trouver un compromis. Puis il faut transcender cette image, et y intégrer ce qu’on savait être lorsqu’on était petit. Réapprendre, comprendre les schémas et le jeu qui se jouent en nous et se jouent parfois de nous. Et comme la vie agit en fractal il y a surement un peu de tout ce cycle dans chaque partie du cycle.
Bref, en ce qui me concerne, les 28 premières années ont été un peu particulières, pas faciles faciles. Puis il y a eu un bon aperçu de ce que ça pourrait être et c’est redevenu merdique. Alors je me dis que pour la suite je devrais peut-être tout faire pour faire en sorte que ce que j’ai entre-aperçu devienne mon quotidien 🙂
Il y a tellement de potentiel en chaque être ! La vie peut être tellement belle, et pour tout le monde. Elle peut être aussi tellement merdique ! “J’aimerais être plus ci, passer moins de temps à faire ça…”. Apprendre, transformer ce qu’on peut, accepter et avancer ! En conscience, par et pour l’Amour si on en ressent le besoin.
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2 Comments
[…] un abonnement spécifique pour mes proches, pour leur partager des articles comme celui sur mes 40 ans. Je n’ai pas encore trouvé comment […]
[…] Chevallereau Photography, elles n’existent plus. Comme je le disais dans l’article sur mes 40 ans, la dernière décennie a été à la fois riche, passionnante et mais aussi tellement frustrante ! […]