Il est des évènements, comme la #TechnoParade, la Love Parade ou la Marche des fiertés que je rêve de faire depuis longtemps. Ces marches musicales sont à la fois fortement identitaires, mais aussi assez paradoxalement communautaires. On s’oublie derrière l’occasion et la puissance du son et on devient enfin soi-même. S’oublier pour devenir soi-même, c’est un concept ! L’expression forte de l’identité (le premier article sur FC-Media était bien mieux mais je ne l’ai jamais retrouvé) m’a toujours fascinée en tant qu’artiste. Á travers la #musique, le style vestimentaire, le comportement, les activités qu’on pratique… Alors ces marches sont des occasions rêvées.
J’ai identifié les événements que j’en avais marre de rater, faute de temps mais surtout d’organisation, je me suis décidé, j’ai posé les dates et j’ai essayé de m’y tenir. L’organisation ne fait pas tout, même si c’est plus simple pour certains que pour d’autres : pour moi, il faut aussi une bonne dose de volonté et de discipline.
La Marche des fiertés avait débloqué quelque chose en moi. Je me souviens avoir écrit :
“C’est une expérience de parader avec tout ce monde haut en couleur en chantant/dansant sur les Spice Girls ou Britney Spears, de voir tous ces sourires plus ou moins réservés, plus ou moins partagés selon le degré d’extravertisme, mais s’en est encore une autre que de le faire en tant que photographe.

Comme vous le savez peut-être je suis quelqu’un de relativement timide, sensible et introverti. Je préfère (tout en rêvant qu’il en soit autrement) prendre des photos incognito, sans que les gens ne me remarquent. Ça m’aide à moins m’investir, à tout survoler. Moins de ressentis donc moins de fatigue. Mais lorsque les gens se sont bien apprêtés pour parader et qu’ils passent un moment génial, il y a aussi l’envie de partager et d’exprimer ce bonheur en se faisant photographier, alors quand tu es photographe, ils cherchent à capter ton regard, et ils ont tendance à « poser ». Charge à toi d’assurer et de réussir à prendre tes photos.
C’est la première fois que je l’ai autant ressenti et j’ai franchement adoré ça même si c’est effectivement bien en dehors de ma zone de confort.“
J’espérais fortement retrouver ça, le super-pouvoir du #eyecontact qui fait que les gens prennent la pose et jouent le jeu. J’ai donc pris un appareil et un objectif un peu plus gros, pour être plus identifié à un pro. Et j’ai répondu aux gens qui partageaient avec moi ces moments et devinez quoi ? : ça marche et ça se fait tout seul, naturellement ! Les gens étaient de plus en plus nombreux à jouer le jeu. Et c’est grisant ^^ !
Au final, 600 photos de prises (mode rafale lent oblige, pour éviter au mieux les mains et les têtes qui passent devant). 300 de bonnes, 300 à jeter, une centaine de photos sélectionnées. Au final, presque 70 photos à partager avec vous dont quelques unes améliorées en post-traitement. C’est parti !
Techno Parade 2022
J’arrive à 15h45 à Gare de Lyon. Pour une fois j’ai réussi à ne pas partir trop tôt. Je me mets tout de suite en route vers la Bastille où j’espère retrouver le cortège. J’aime bien la #Bastille, il y a toujours de l’activité, des skaters etc.


Comme à chaque fois les débuts sont difficiles. Peut-être trop d’attentes et étonnamment toujours assez peu de confiance en moi et de motivation. Une fois à la Bastille, le cortège n’est pas encore là. J’attends un peu… Je tourne je vire. La tentation est grande de rester là : j’ai 0 énergie et ça baisse encore, envie me laisser aller, de m’assoir, de m’allonger sur un banc, pourquoi pas dormir… Le mental joue bien son rôle de sape.
Un pote que je nommerai “T” doit me rejoindre plus tard, alors si je veux prendre des photos je dois le faire avant (c’est que je suis pudique de la photo moi vous savez…). Au bout d’une demie-heure je me botte les fesses et me décide à descendre le boulevard Henri IV, je ne sais pas trop où cela mène mais le cortège doit passer par là. J’ai beaucoup de mal à avancer.


Plus j’avance plus je vois que les gens qui m’entourent vont au même endroit que moi, et leur énergie me booste petit à petit. Au moment où je me rends compte que j’arrive à l’Institut du monde arabe (#IMA), je commence à entendre au loin de bonnes basses. Les gens qui m’entourent sont clairement là pour ça et commencent à s’amasser. Je confirme, l’énergie remonte instantanément. Je me trouve un spot central pour pouvoir faire mes photos tranquillement sans gêner et en étant légèrement sur-élevé pour avoir une bonne vue, et n’être gêné… que par les autres photographes 😅. Un fujiste en plus ! Mais on s’en fout ça fait parti du jeu, et surtout : Le cortège arrive enfin !
























J’ai réussi à récupérer des fraises tagada balancées par le camion Haribo (à la base c’était pour offrir mais elles n’arriveront finalement jamais jusqu’à leur destinataire 🙈😩) et j’ai trouvé un camion (Family Piknik ?) qui passe du bon son. Pour avoir un petit aperçu de l’ambiance tranquiloute, limite lounge, c’est par ici (désolé pour la qualité de la vidéo, l’émotion, probablement, j’ai oublié que j’avais un fuji et donc qu’il fallait se mettre en focus manuel… 🤪) :
“T” est arrivé à Bastille depuis une dizaine de minutes, je décide de remonter en suivant les camions qui passent du hardcore à l’ancienne (avec de nouvelles sonorités bien entendu, notamment les infra-basses 😻). Celui de la vidéo, précisément. Allez, c’est décidé, encore 2-3 photos et on remonte !



Go.


Le camion s’arrête, ça bouchonne à Bastille, “T” me rejoint sur place. Je me calme sur les photos car le spot est moins bon mais j’arrive quand même à en prendre quelques unes.









On arrive à Bastille. Le son monte petit à petit et avec lui l’ambiance, on ne s’entend plus crier. Les mollets chauffent. On est bien.








Après une courte pause les camions repartent. Plus rapidement. Cet évènement c’est que du Love.





Il est l’heure de rentrer pour moi. Ou plutôt d’aller arroser la réussite des exams de “T” avant de reprendre le train. C’est que ça donne soif de danser !
Et voilà, je suis dans le train et, même si j’ai toujours un peu peur d’avoir foiré toutes mes photos (ce qui est déjà arrivé 😅) je suis bien. Bonne ambiance, la race d’eye-contacts, de smiles et d’échanges rapides et consentis avec de parfaits inconnus (en tout bien tout honneur), que du bonheur ! Les photos sont moins candides mais c’est bien comme ça. Que ces gens sont beaux !
Pour finir
Pour finir une note plus personnelle.
Je culpabilise toujours un peu à aller à ce genre d’évènement car je ne cesse de rabâcher à mon entourage que je recherche la solitude, le calme, la déconnexion. Alors pourquoi prendre plaisir à aller là-bas ?, où je vais être entouré de dizaines de millier d’inconnus dans un boucan de tous les diables, moi qui ne supporte pas le bruit (et pas trop les gens) ? C’était déjà le cas quand j’avais moins de 20 ans et qu’on allait en boîte de nuit. Je passais plus de temps les yeux fermés sur la piste de danse à danser, plutôt qu’avec mes amis ou à regarder les autres. On peut clairement penser que c’est paradoxal.
Et je crois que je commence petit à petit à comprendre. Pour commencer, il y a le fait qu’il n’y ai pas d’implication sociale. Comme je le disais plus ou moins en blaguant plus haut, il s’agit “d’échanges rapides et consentis avec de parfaits inconnus”. Du partage de kiffe seulement. Et il y a un respect dans cette foule, beaucoup moins de touchés non-sollicités avec une énergie dégueulasse que quand je prends le métro par exemple, beaucoup moins de considération négative ou de violence dans la relation qu’entretiennent les gens et leur environnement. Des gens sont là, passent du bon temps, ensemble. Paraître ou ne pas paraître, être ce qu’on est ou autre chose, peu importe 🤷♂️.
Et c’est le deuxième point : on peut être simplement ce qu’on est, même si c’est cheloud ! Enfin un espace où il n’y a pas besoin de s’adapter pour répondre ou correspondre à ce que les gens projètent ou ce qu’on pense devoir être. Un endroit où on n’est pas observé, scruté, ou les gens n’attendent de nous ni failles pour nous dénigrer, ni miracles pour nous glorifier. Quel repos c’est ! Les gens dansent, boivent et font ce qu’ils veulent. Les gens dansent, passent du bon temps ensemble, dans leurs bulles plus ou moins ouvertes sur ce qui les entourent, le regard tourné vers les DJs ou vers leurs potes. Et on peut-être ce qu’on veut. Et on s’en fout.
C’est pour ça que j’aime aller seul (ou “bien” accompagné) pour faire tout ça. Je ne veux personne qui me rattache de près ou de loin à ce que je suis sensé être, à ce qu’on attend de moi. Ou qui juge les autres. Je veux pouvoir enfin arrêter d’être en sur-adaptation permanente et juste profiter de la beauté de ce que chacun exprime. On me dira surement que je peux être moi tout le temps mais dans les faits, c’est très compliqué.
BREF c’était la minute psy, envoyez-moi vos mails, je payerais les honoraires 😅.
Bises à vous chers lecteurs, portez-vous bien. J’émets le souhait que ces images et ces mots trouvent le chemin vers le cœur de celles et ceux qu’ielles peuvent aider ou toucher 🙏✨.
#Fujifilm, #PureMomentDeNonEnnui, #xf50140mm, #Paris, #France, #SensitiveWay, #Love #xpro3 #Xf1024mmwr #photographie #street-photography
4 Comments
Ouah c’est vrai que ça devait être super! Et toutes ces personnes qui jouent le jeu devant toi pour être photographié. Cela donne bien quand tu isoles un seul visage au milieu de tous les autres, c’est très réussi.Bravo
Oui il y a eu parfois un petit travail de retouche d’ailleurs ou j’ai éclairé le visage des personnes à voir et assombri un peu autour. Pour guider l’oeil
[…] point de vue photo, mon but est de tester le nouveau X-T5 mais aussi de m’entrainer à aller demander aux gens si je peux les photographier (un bon remède à la timidité). C’est moins difficile dans une convention de cosplay que […]
[…] point de vue photo, mon but est de tester le nouveau X-T5 mais aussi de m’entrainer à aller demander aux gens si je peux les photographier (un bon remède à la timidité). C’est moins difficile dans une convention de cosplay que dans la […]